Tract de la Résistance ardéchoise
Été 1940, la défaite éclair de l’armée française, plonge le pays dans la stupeur. On a parlé du traumatisme de la défaite. Profitant de cette situation, le maréchal Pétain obtient les pleins pouvoirs de l’Assemblée nationale le 10 juillet 1940. La IIIe République disparait au profit d’un régime autoritaire, l’État Français. 80 parlementaires sur 569 s’y opposent dont deux Ardéchois, Marcel Astier, sénateur Gauche démocratique et Édouard Froment, député socialiste. La suppression des libertés par Vichy à l’été 40, notamment la liberté d’opinion, l’interdiction des partis et des syndicats, la suspension des assemblées parlementaires et des conseils généraux, l’internement des opposants, la censure de la presse et la promotion de la politique de collaboration, vont réveiller les consciences anesthésiées. Dès octobre 1940, une poignée de lycéens albenassiens rédige des papillons « Vive de Gaulle, à bas Pétain » sur des étiquettes collées nuitamment sur les arbres. Des tracts sont diffusés clandestinement à Tournon et à Saint-Péray à la même date.
Ce papillon a été collé à Aubenas dans la nuit du 22 au 23 février 1943 puis arraché pour être consigné au rapport de police. Les jeunesses communistes y appellent les citoyens à la désobéissance après l’instauration du STO (Service du Travail Obligatoire) qui condamne des Français à travailler en Allemagne et à participer ainsi à l’effort de guerre nazi. Au début, ils sont fabriqués avec les moyens du bord, à la main, sur des imprimeries jouet d’enfant, sur des Ronéo. Plus tard certains viendront de Londres ou d’Alger par les airs.