Il y a 60 ans était posée la première pierre du bâtiment des Archives départementales

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Dans les années 1960, Privas a besoin d'affirmer son rôle de « ville préfecture » et comme le souligne l'article du Dauphiné Libéré du 13 juillet 1965 « et de faire de Privas un chef-lieu de département plus constant1». Équipements et bâtiments publics, logements sortent de terre depuis la fin des années 1950, dans toute la ville. C'est le moment où le directeur des Archives départementales, Robert Allain, attire l'attention du conseil général et de l’État sur la nécessité de construire un nouveau bâtiment, celui du boulevard de Vernon est vétuste avec des dépôts saturés. La décision est prise en 1962 et le choix du terrain se porte sur le quartier de la Recluse proche du centre à l’emplacement de jardins bordés par une impasse, l'usine Faugier, quelques maisons et l'école ménagère (aujourd'hui Direction départementale emploi, travail, solidarités et protection des populations). Ce même article souligne que «le bâtiment des Archives départementales [...] est un nouveau maillon au vaste plan d'aménagement prévu, qui dans le quartier comme ailleurs contribuer à donner à Privas un visage nouveau2».

Un architecte albenassien, Robert Bancilhon, dresse les plans approuvés par la Direction des Archives de France en 1964. Il s'agit de construire sur un terrain de 2 000 m² un bâtiment de 2 800 m². Mis en chantier en juin 1965 et avant même d'être totalement terminé, les archives sont transférées dans les nouveaux dépôts magasins achevés de septembre à décembre 1966. En février 1967 la salle de lecture est ouverte au public et l'équipement inauguré en mai 1967.

Le nouveau directeur nommé en janvier 1966, Francis Denel, peut être satisfait. Les Archives départementales sont enfin dans un équipement neuf répondant aux normes de l'époque et aux vœux de son lointain prédécesseur, Édouard André, qui écrivait en 1892 : « Les Archives de l’Ardèche n'ont jamais joui d'un local qui leur fut propre et assuré d'une manière fixe. On leur a attribué de tout temps, dans le bâtiment des bureaux de la préfecture, les locaux inutilisés et dont l'utilisation intermittente ne semblait pas incompatible avec la présence des collections départementales. Ces attributions de locaux ont varié suivant les époques. L'histoire de nos archives, si on l'écrivait, ressemblerait, en quelque façon, à celle du Juif errant3

 

Les Archives départementales ont-elles alors trouvé un port d'attache définitif après l’Hôtel de préfecture, la préfecture, le bâtiment du boulevard de Vernon ? En 1992 les dépôts sont saturés et il faut déjà imaginer des scénarios : bâtiment neuf, extension sur place, locaux annexes... Mais c'est une autre histoire qui continue de s'écrire.



1Archives départementales de l'Ardèche, PER 2052 179.

2 Ibid.

3 Rapport de l'archiviste en chef Édouard André au préfet de l’Ardèche sur l'installation des Archives départementales (30 janvier 1892). Archives départementales de l’Ardèche, 4 N 11.