Panneau "Un lieu unique et novateur" - Salle "Le théâtre du Pigeonnier"

De 1925 à 1939, sauf en 1928 et 1935, pour cause de deuil, tous les étés se jouent plusieurs pièces. Chaque saison est rythmée : choix des textes, metteurs en scène et producteurs, musiciens et chanteurs, acteurs, décors. Comme pour toute son œuvre, Forot ne laisse rien au hasard et sait s’entourer. Et promouvoir. Dans tous les journaux locaux, ardéchois mais aussi lyonnais et dauphinois, on trouve des articles sur les spectacles donnés au Pigeonnier : affiches, programmes, places privilégiées pour les Amis du Pigeonnier ; de nombreuses invitations sont lancées, dans le milieu artistique mais aussi politique. Du point de vue logistique, le maître des lieux mise sur une entraide locale et économique. Les chaises sont empruntées à tous les cafés et commerces de Saint-Félicien, l’éclairage est pris directement sur la ligne, avec l’accord de la compagnie du Vercors ! Les droits d’auteurs réduits, puisque les œuvres sont, soit dans le domaine public, soit éditées par les éditions du Pigeonnier. Les décors et les costumes sont réalisés sur place par les artistes dont Jean Chièze. Le prix des places va de deux à quinze francs, il en faut pour toutes les bourses ! Ce théâtre d’amateurs, puisqu’il est ainsi, est doté de beaucoup de talents, de volonté et de bonne humeur. Elisabeth Borione, cousine de Forot et actrice, en garde un souvenir ému : « Quelle semaine magnifique et mouvementée pour ce qui doit être un événement exceptionnel ! »

 

Dessin du costume du chevreuil dans la pièce La lépreuse de Soyons par Jean Chièze (1939).

Archives départementales de l'Ardèche, 24 J 100.