Panneau "Elise Léonie Avenas, institutrice syndicaliste et féministe" - Salle "Portraits de femmes"

« Institutrice ; Syndicaliste révolutionnaire » tels sont les termes choisis par le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier pour décrire Elise Léonie Avenas. Née en 1883 d’un père mégissier et d’une mère ménagère, Elise Avenas se distingue en effet par son parcours syndical très engagé tout au long de sa carrière d’institutrice, qui la mène de Saint-Clair à Félines en passant par Colombier-le-Jeune. Dès 1907, deux ans après l’obtention de son certificat d’aptitude professionnelle, elle contribue à former le syndicat des instituteurs de l’Ardèche qui adhère à la CGT et où elle est l’une des rares femmes. Défendant l’égalité des traitements entre hommes et femmes, la mixité des élèves dans les classes, la création d’un Sou du soldat (caisse de solidarité pour les enseignants mobilisés), elle est élue déléguée au conseil départemental de l’Ardèche en 1914 mais se refuse à l’Union sacrée.  Son engagement féministe est marqué par sa défense du droit à la maternité volontaire et de la suppression de la loi de juillet 1920 qui interdit toute « propagande » pour l’avortement et la contraception. Son engagement lui vaut plusieurs poursuites et une condamnation, en 1934, en tant que gérante de L’Emancipation. Arrêté en 1939 pour « défaitisme », elle est relâchée après 35 jours de détention et meurt quelques mois plus tard, en juin 1940, des suites d’une opération. 

Couverture du premier numéro de l’Emancipation, octobre 1925.

Archives départementales de l’Ardèche, PER 1632 1.